L’Association Sportive de la Kozah (ASKO) chute aux portes de la phase de groupes de la ligue africaine des champions. Le club de Kara (nord du Togo) est éliminé par l’AC Djoliba du Mali, dimanche à Lomé. Pourtant, tout semble avoir été mis en oeuvre par les dirigeants du club pour s’offrir une deuxième qualification d’affilée pour le tournoi final.
Des recrutements sans grande incidence
Maliens, Ivoiriens, Ghanéens, tout a été essayé pour permettre aux Kondona de toujours faire bonne figure sur le continent. Ces recrutements ne se révéleront efficaces que pour dominer le championnat national. Sur les matchs de coupes continentales, ces « renforts » sont aussi muets que le public togolais, à la fin de chaque match depuis un certain moment. C’est le cas par exemple d’Adam Musah qui, pendant toute la partie face au Djoliba hier, plongeait, se jetait au sol. Certes, il y a des situations sur lesquelles l’arbitre aurait dû accorder des fautes mais lorsqu’on refuse de jouer pour solliciter des faveurs de l’arbitre, c’est qu’on n’a rien à proposer.
Construire une équipe capable forte pour le continent demande une bonne dose de patience. Les dirigeants d’ASKO, dans leur soif de régularité sur le continent, doivent prendre le risque de ne pas renouveler l’effectif à chaque fin de saison. Ils gagneraient à construire sur la durée, partir d’une ossature autour de laquelle viendront se greffer d’autres joueurs. Une manière de donner une âme à l’équipe.
Des milieux de terrain en panne d’inspiration, un collectif sans âme
Abalo Denis, Enoch Quaicoe, Faride Tchadenou n’ont pas du tout existé dans ce match face au Djoliba. Malgré les qualités techniques dont ils disposent, ces joueurs ont manqué d’inspiration tout au long de la partie. Déjà à la 10è minute, c’est Faride Tchadenou qui s’arrête de jouer, réclamant une position de hors-jeu et pousse sa défense à commettre un penalty. Heureusement Sama Mahadiou sera impérial. Sur le but encaissé en toute fin de partie, c’est un autre milieu de terrain, Abalo Denis, qui jouait à la fois pour le public, les photographes et l’arbitre qui s’est fait chiper la balle en milieu de terrain par l’attaquant du Djoliba.
En conférence de presse d’avant-match, Amani Yao, le coach d’ASKO, annonçait que son club « prendra des risques, essaiera d’être solide défensivement et offensivement ». Cependant, dans le jeu, ASKO a tout tenté sauf prendre des risques. Un milieu de terrain qui fait toujours dos au camp adverse quand il a la balle, des joueurs qui ont toujours la touche de trop, les passes dans le mauvais timing, une présence sur le terrain mal cernée, bref, ASKO avait « joué pour l’honneur », comme l’a lâché un spectateur désabusé. « Que se passe-t-il ? Sommes-nous maudits ? Qu’avons-nous fait pour toujours repartir du stade avec chagrin ? », s’est interrogé un autre spectateur. Le mal du football togolais serait profond et irait au-delà du physique.
Pour le bien de la sélection nationale
Depuis 05 années déjà, ASKO a su s’imposer dans le championnat national et règne sans partage. Seule l’ASCK arrive à lui tenir tête. Autrement, ce club devrait être un vivier de joueurs pour la sélection nationale. Le Bayern Münich en Allemagne, le Real Madrid et le FC Barcelone en Espagne, Al Ahly en Egypte ont été, pendant longtemps, des pourvoyeurs de joueurs à leurs différentes sélections nationales. Cette stratégie permet d’assurer une cohésion à l’équipe nationale, de travailler facilement les automatismes et de faciliter l’intégration avec les joueurs venus d’autres clubs. Quand on sait que les regroupements ne se font qu’à une ou deux semaines des matchs internationaux, se baser sur des effectifs de clubs pour construire l’ossature de la sélection nationale ne serait pas trop demander. ASKO, avec sa domination sur le football national, devrait être la locomotive de la sélection, ne serait-ce que locale. Surtout que beaucoup rêvent de voir nos joueurs locaux porter la tunique jaune des Eperviers.